✄ Vous avez tord de croire que la joie de vivre tient principalement aux rapports humains, vous vous trompez. Dieu en a mis dans tout ce qui nous entoure, on en trouve dans chaque détail, chaque petite chose de la vie quotidienne. Pour percevoir ces choses là, il suffirait de changer de point de vue.

« Il te manque n’est ce pas ? » Je posai mes yeux sur la fine silhouette de ma meilleure amie : Jillian. Une vraie petite américaine qui se différencie des ces clichés que nous avions. Parfois il y a des exceptions à la règle. Comme moi italienne de naissance, je devrais être brune avec des jambes de deux mètres de long. Eh bien non, taille moyenne des cheveux blonds. Bref Jillian et moi étions amies depuis l’âge de cinq ans, je me souviens de notre première rencontre. Une fichue dispute pour une poupée, aujourd’hui en y repensant c’était complètement ridicule mais, à l’époque nous étions que des gamines qui étaient sous le charme de ces poupées aux cheveux d’or. Le corps de la brunette tomba mollement sur le fauteuil, comme à son habitude elle posait ces pieds sur la table qui nous séparait. Je pouvais voir l’étendu de l’usure de ces louboutins que Jil’ aimait porter, pour paraître plus grande soi disant. « Claudia tu ne vas pas rester comme ça, je ne reconnais plus…. Ce n’est pas ton genre de te rester cloitrer comme ça ! » Je m’enfonçai encore un peu plus dans le fauteuil, croisant les bras contre ma poitrine. Elle avait raison je m’étais laissée emporter par le côté mélodramatique de la vie. Je me retrouvais être une de ces actrices de série B, mais d’un autre côté je ne pouvais pas me débarrasser de ce sentiment comme une vulgaire paire de chaussette. C’était au dessus de mes forces mais pour son bien et pour qu’elle arrête de s’apitoyer sur mon sort, je préférais jouer la carte du mensonge. Je sais que ça n’allait pas arranger bien grand-chose à ma situation, mais ce que j’allais lui dire n’était pas totalement faux. « Qu’est ce que tu racontes Jil’ ?! Je vais bien la preuve je suis sortie hier soir avec Cohen et Milla. » Jil’ arqua un sourcil avant de retirer ces pieds sur la table. J’ignorais si elle m’avait cru mais pour être franche je m’en foutais. Voila ce que je pouvais faire, faire comme si rien ne me touchait au plus profond de moi-même alors que la plaie était belle et bien réelle. « Ils avaient dit vrai, tu as changé De Luca. Merde réagis un peu ! Ton frère s’est barré et alors la vie continue ! Arrête de te morfondre comme ça en dirait un légume. Franchement tu me fais peur.» L’entendre de cette manière me faisais plus mal que je ne pourrais le penser. Mon frère était tout pour moi, il m’avait tant aidé et encore plus à la mort de nos parents. J’étais tellement absorbée par ma propre dépression, que je n’avais pas vu que lui aussi soufré autant que moi. Je me sentais coupable d’avoir été égoïste sur ce coup là, mais Jil’ n’avait pas le droit de me juger comme ça. Je me levai d’un coup sous cette impulsion que me procurait une colère soudaine. « Tu crois que j’aime ça ?! J’aurais aimé passer outre ce sentiment que j’ai là au plus profond de moi. Je me demande tous les jours quand est ce que j’aurais pu voir la douleur de mon frère. Pour que je m’occupe de lui comme il avait fait avec moi. Tu crois que je ne souffre pas assez Jil’ ?! Chaque fois je dois faire face à son absence. Tu veux que je fasse quoi ? Sourire, mentir sur mon état faire comme si rien ne c’était passé ? » C’était bien la première fois après une quinzaine d’années que je n’avais pas vociféré contre elle. Comme tous les amis nous avions eu des prises de bec sans gravité, mais aujourd’hui c’était bien la première fois que j’écoutais mon instinct primaire : la colère. La tristesse reprit le dessus rapidement à croire que j’avais des tendances bipolaires par moment. Jil’ ne bougea pas pendant un moment, elle contourna la table et me prit dans ces bras. « Je suis désolée blondie. »

✄ I read somewhere how important it is in life not necessarily to be strong but to feel strong.

« Jil’ t’aurais pas vu le dossier rouge ! » Je courais partout dans notre appartement. Jillian et moi étions ici à Florence depuis trois ans, je dois avouer que je me plaisais bien ici. Bref, je jetai les oreillers du fauteuil pour chercher ce maudit dossier. Jil’ arrivait tranquillement dans le salon, et se posta là devant moi. « Oh Jil’ tu m’aides, ce dossier est ultra important c’est l’un de plus gros client de ma boîte. » « T’as regardé sur le comptoir de la cuisine ? » Je me dirigeai vers le lieu qu’elle venait de citer, le fameux ce dossier se trouvait comme par hasard. Je pris le dossier entre mes mains et regardai l’étendu du bordel monstre que je venais de mettre dans notre bel appartement. Jil’ ne jetait même pas un regard, elle préféra se diriger vers la cafetière. « Bon j’y vais, si tu pouvais ranger un peu pour moi ça serait sympa. » Je lui adressai un magnifique sourire, la brunette leva les yeux au ciel avant de prendre une mine renfrogner. « Ce n’est pas toi qui a un rendez-vous important ? » J’étais déjà surement en retard à mon rendez-vous avec ce client. Je fis un signe de la main puis prit quelques affaires avant de sortir d’un pas rapide de l’immeuble. C’était bien ma veine il pleuvait et ma voiture en panne, impossible de rebrousser chemin j’étais déjà très en retard. Il ne me restait plus qu’une solution courir avec ces maudits talons. Il n’y avait presque personne dans les rues, juste mes talons qui claquaient contre le bitume et moi. Ce que je redoutais le plus arriver, soyons franche je me suis aplatie comme une merde sur le bitume. J’espérais que personne n’est vu l’horrible spectacle, mais, mon espoir fut de courte durée lorsque ce rire franc et massif parvient à mes oreilles. Je me relevai et jetai des éclairs sur cet inconnu. Avant de reprendre mon chemin en courant de la même manière. « Attendez mademoi... » Je m’arrêtai brusquement, et fit ce jeune homme par terre comme moi il y a quelques secondes. Je ne pu retenir à mon retour un rire en le voyant ainsi. Je m’approchai de lui et lui tendit la main pour qu’il puisse se relever. « Je m’appelle Lennon, Emrys. » Je me mis à sourire, malgré qu’il avait pris la peine de parler italien, il y avait encore ce petit accent qui le rendait encore plus irrésistible. « Moi c’est De Luca, Claudia. » Nous restions là quelques secondes à se serrer la main, avant que je me rappelle que j’avais toujours ce rendez-vous. Pour je ne sais quelles raisons il avait décidé de m’accompagner jusqu’à mon travail.

✄ Et si je souriais, je me jetais dans vos bras. Verriez vous alors ce que je vois maintenant ?

« Franchement De Luca tu aurais pu me prévenir que tu avais invité cette meuf ici. » Je poussai un soupir et sorti de ma chambre vêtue d’une robe noir. Je regardais encore une dernière fois mon reflet dans le miroir. « Je t’avais prévenu Jil’ que j’allais éviter cette meuf comme tu dis ce soir. Mais, tu étais tellement occupée avec ce type lundi soir que tu as dû écouter que la moitié de la conversation. » Cette dernière poussa un soupir, je vérifiai que je n’avais rien oublier pour la soirée. La table était dressée par mes soins, bon question cuisine j’ai du faire appel à un traiteur. Mais, étant organisatrice d’événement je ne pouvais pas me permettre de commettre la moindre erreur ce soir. Ce dossier était un gros coup pour la boîte, je dois dire que j’avais une certaine pression sur les épaules. Jillian prit sa veste en cuir et son sac avant de se diriger vers la porte d’entrée. « Je vois que je n’ai plus d’excuses, bon je vais aller traîner chez des amis. Amuse-toi bien avec ce couple de pecnot De Luca. » La brunette disparu par l’embouchure de la porte, me laissant seule dans notre appartement. J’attendais que ce couple avec impatience depuis ces deux derniers mois, je n’avais rencontré que la fiancée. Son cher futur mari joue aux abonnés absent, leur couple ne durerait pas c’était déjà voué à l’échec leur union. Mais, je n’avais pas mon mot à dire sur leur relation je devais juste me contenter de préparer leur mariage. La sonnette retentit dans toute la pièce, un rejet de mèche en arrière un sourire forcé et j’ouvris la porte. « Lennon ?!» J’avais pris l’habitude de l’appeler par son nom de famille, à croire que les habitudes de Jillian avait déteint sur moi. Deux mois que je le connais, deux mois qu’il est rentré dans ma vie. Ami ? Bien plus que cela, nous étions ensemble depuis peu et je dois dire que j’étais heureuse. Bref, j’étais étonnée de le voir devant le pas de ma porte. « Chéri tu connais déjà Claudia ? » Stop, c’était quoi ce délire ?! Pourquoi appelait-elle Lennon « mon chéri » ? Lorsque je vis la main de cette dernière dans celle de Lennon, mon esprit sembla accepter cette idée que je ne voulais pas me l’avouer. Je repris rapidement mes esprits et adressa un sourire plus qu’hypocrite à ce couple qui à présent me donner un haut de le cœur. « En fait Lennon est passé à mon bureau hier, ce petit cachotier a oublié de me dire qu’il était fiancé. » « C’est tout Lennon, il est plus du genre mystérieux. » « Je vois ça… Quelle impolie je fais entrer ! » C’était partie pour une nuit en enfer.


Je rangeais peu à peu la vaisselle sale plus que quelques heures avant de finir avec cet enfer. Je sentis le parfum de Lennon enivrait l’atmosphère de la cuisine. Il était juste derrière moi, il passa sa main dans mon cou il continua du bout des doigts jusqu’à ces doigts vinrent s’entremêlaient entre les miens. Mais je les enlevais juste après, me retournant pour être face à lui. C’est fou ce que je pouvais le détester en ce moment même, de l’autre côté je m’étais entichée de cet idiot fini. « Tu comptais me dire quand que tu étais fiancé ? Le jour où je t’aurais vu à la cérémonie. » « Non pas du tout, je comptais le faire mais quand je suis avec toi. Je ne pense plus à ce mariage stupide. Je n’ai aucune envie de vivre avec elle. C’est avec… » Je posai ma main sur ma bouche, je tremblais légèrement. J’étais en proie à la colère et je ne pouvais en aucun faire un scandale dans mon propre appartement. « Tu aurais du y penser avant Lennon, je ne suis pas une marionnette que tu peux manipuler comme ça. Je suis un être humain avec des sentiments, tu n’aurais pas du commencer cette relation en sachant que tôt ou tard j’apprendrais la nouvelle. » J’étais idiote sur ce coup là, j’ai bu ces paroles comme une vulgaire une adolescente de 15 ans. J’évitais de le regarder à dire vrai quoi qu’il dise, je ne pourrais pas me remettre avec lui. Je repris l’activité que j’avais délestée il y a quelques minutes. Je pensais que Lennon allait se contenter de ça, partir rejoindre sa fiancée pour étaler « son amour » devant mes yeux. Mais à ma grande surprise il se trouvait encore là, il me prit par les épaules et déposa ces lèvres sur les miennes. Je répondis au baiser mais son plan s’arrêta net. « Non je ne peux pas. Va la rejoindre s’il te plait. » « Claudia c’est toi que j’aime ! » « Merde Lennon ! C’est fini tu es fiancé ! Oublie-moi ! » « Mon amour ?! » Il ne manquait plus qu’elle, je pris le gâteau entre mes mains. Je repris un visage professionnel comme si Lennon ne m’avait rien dit. Bon sang ça faisait mal, mais je l’aimais je l’aime encore. « Voila le dessert ! »