Mes parents m'ont donné le nom de Del Fabro et c'est assez drôle parce que j'ai le même que le leur. Pour me différencier, ils m'ont aussi appelé Cesare, Gianni. Je suis né(e) il y a vingt-neuf ans ans à Florence. Aujourd'hui, je vis à Florence. A chaque fois que je remplis des papiers pour l'administration, on me demande mon état civil. J'imagine que je n'ai plus qu'à le donner une nouvelle fois; donc je suis officiellement célibataire, officieusement en couple et on s'en fiche peut-être mais j'ai une préférence pour les femmes. Voilà, vous en savez suffisamment sur moi maintenant. Peace and love mes frères.

Je sens les rayons du soleil entrer dans la pièce et me déranger. Grognon que je suis, j’attrape l’oreiller pour le mettre sur ma tête en râlant, ce qui déclenche un petit rire qui résonne jusqu’à mes oreilles et me sort de mes songes. Un instant, je me demande à qui peut bien appartenir cette voix féminine, puis c’est en me redressant soudainement, avec les draps blancs qui recouvrent mon corps, que j’aperçois une silhouette appuyée contre l’encadrement de ma porte et son regard qui ne cesse de me fixer. « Quoi ? » Ce n’est autre que ma sœur qui me scrute du regard avec un énorme sourire au coin des lèvres, l’air moqueur. Je la reconnais cette bouille malicieuse qui ne me dit rien de bon. Je sens d’ores et déjà une remarque plus que provocante, juste dans l’optique de me rendre complètement dingue dès le matin. « Alors ? C’est qui cette fille ? » Et en effet, Mademoiselle a gagné ; elle vient tout juste de me mettre en rogne avec une remarque pourtant anodine, mais qui m’agace au plus haut point. Mes sourcils se froncent et je lui ordonne d’un signe de la main de sortir de cette chambre, seulement très obstinée, la petite brune insiste. Mais pour qui elle se prend, bon sang ?! « Dégage ! » Le problème, c’est que malgré les tensions qui règnent entre nous, ma frangine me connait que trop bien et a du s’apercevoir que quelque chose n’allait pas ; il y a quelques temps de ça, j’avais l’habitude de me retrouver avec une fille dans mon lit chaque soir, de me réveiller auprès d’elle et de me prendre une bonne claque à travers la figure quand je la dégageais, ce qui ne faisait rire qu’une seule et même personne ; ma sœur. Depuis que ce n’est plus le cas… Tout le monde s’interroge plus ou moins, alors je tente, tant bien que mal, de récupérer cette bonne vieille réputation que je me suis faite, en découchant régulièrement, pour leur faire comprendre que le Don Juan ne s’est pas encore effacé et qu’ils se font des idées pour rien. Alana, sans gêne comme elle est, m'insulte avec son doigt, m'incitant à prendre mon oreiller et le lui balancer en pleine face, mais celui-ci cogne sur la porte qu'elle ferme avant même de le recevoir. Lorsqu'elle rouvre, c'est juste pour me tirer la langue et s'éclipser dans un rire. Quelle garce. Mais qu'est-ce que je peux l'aimer ; ne comptez pas sur moi pour lui dévoiler ! Ca lui ferait bien trop plaisir et je me sentirai trop faible. Les sentiments et moi, ça a toujours fait deux, surtout depuis cinq ans.

Moi qui voulais dormir, je me rends compte que je n’en ai plus envie après cette irruption spontanée dans cette chambre. Je me lève et attrape mon boxer pour ne pas sortir de la pièce sans aucun vêtement ; j’ai toujours aimé dormir sans être gêné par un morceau de tissu, d’autant plus que mon corps est loin d’être repoussant, alors pourquoi le cacher ? Je sors de la chambre, atterrissant dans le salon où ma sœur est figée devant un objet que je ne vois pas encore, mais qu’elle me dévoile en se tournant vers moi. « Tu devrais le mettre dans un carton. » Tout de suite, mon sang ne fait qu’un tour et je m’empresse de lui reprendre le cadre des mains en la fusillant du regard, le reposant sur le meuble, son emplacement initial, sans lui adresser un seul mot. « Ca fait cinq ans Gian… » Souffle-t-elle, le ton doux. « Pas la peine de me le rappeler ! » Cette soirée où tout a basculé, je m’en souviendrai toute ma vie. Notre repas prenait fin et je venais de lui demander sa main dans ce restaurant si chic où je n’ai plus jamais remis les pieds. Un « oui » était sorti d’entre ses lèvres, alors que celles-ci se posaient sur les miennes, avant de venir me murmurer au creux de mon oreille qu’elle avait envie de moi, dans un souffle chaud qui ne me laissait pas le choix. Seulement, pendant le trajet du retour, dans lequel elle m’adressait des regards malicieux, en observant parfois sa bague de fiançailles, un camion heurta ma voiture. Ma jambe était bloquée, la douleur était là, mais elle n’était pas plus horrible que celle que j’ai pu ressentir en posant mon attention sur la jeune femme qui laissait quelques sons sortir d’entre ses lèvres, mélangés à du sang. Je pensais qu’elle allait survivre, je pensais que le son de ma voix étouffée par des larmes qui ne cessaient de rouler sur mon visage et que l’amour que je lui portais allait la maintenir en vie, que tout ça suffirait pour qu’elle se batte encore un peu plus, et c’était le cas, mais pas assez. A peine m’avait-on sorti de la voiture, m’éloignant de celle-ci et me rapprochant d’Ileana, que les paroles d’un médecin me brisaient le cœur. « 22 heures 03, heure du décès. C’est terminé. » Revenant à la réalité, oubliant cette scène horrible un instant, je me focalise sur ma petite sœur qui me regarde avec un air désolé. « Il faudrait que tu passes à autre chose, tu ne penses pas ? » Me dit-elle, avec ce ton doux qui m’insupporte. « Si tu me parles encore une seule fois de ça, je te jure que tu retournes vivre chez les parents ! » Je l’hébergeais depuis quelques temps, depuis qu’elle m’avait demandé cette faveur. Ma jeune sœur avait soif d’indépendance, et il est vrai que ce n’est pas avec nos parents qu’elle va pouvoir trouver sa liberté. Ils ne veulent que notre bien, mais ont tendance à trop s’immiscer dans la vie de chacun et nous prendre encore pour de gros gamin, alors que j'en ai 29 et qu'elle en a déjà 21.

Besoin d’un peu d’air, de sentir le vent caresser mon visage et de me changer les idées, surtout, mais mon portable qui vibre dans la poche de ma veste en cuir m’en empêche. C’est mon lieu de travail et aussi une très grande chaîne d’hôtel, celle de ma famille. J’aurais très bien pu sortir de tout ça, m’éloigner de ce côté familial, mais depuis tout gamin je rêvais de travailler dedans. Cet hôtel, j’en suis plus que fier, et je pense être tout de même indispensable dedans, vu le rôle que j’ai pu obtenir ; très grand chef cuisinier avec des plats que tous les restaurants peuvent envier. D’ailleurs, j’ai longtemps eu de nombreuses propositions que je n’ai pas pu accepter, par principe. Le collègue au bout du fil me fait comprendre qu’il a besoin de moi en cuisine et je ne mets pas une seconde à répondre. « J’arrive. » Malgré mes airs durs, je peux être sympa, mais c’est surtout parce que je souhaite que le travail soit bien fait. Je fais demi-tour, décidant de me rendre rapidement à l’hôtel où l’on me saute dessus dès mon arrivée, me faisant comprendre le problème ; c’est la folie et tout le monde s’emmêle les pinceaux. La cuisine étant ma passion, je n’ai pas de mal à rassurer tout le monde en leur donnant de bonnes directives, suivant les différentes demandes. Étant même polyvalent, il m’arrive parfois d’aider en salle, comme maintenant. Le contact ne m’a jamais dérangé, bien au contraire.

Le service est maintenant terminé et le restaurant de l’hôtel est fermé. Il ne reste plus que moi dans cette salle, avec la tête appuyée contre le dossier de la chaise et les jambes allongées sur la table. « Je ne vous ai pas élevé comme ça, jeune homme. » J’ouvre un œil et aperçoit… ma mère. « Bonsoir. » Dis-je, simplement, sans changer de position, de comportement. Je me suis toujours plus ou moins rebellé contre tout ce luxe, ces attitudes hypocrites, pour faire tout ce dont je voulais. La seule chose qui a pu leur plaire, c’est que je travaille ici, dans la chaîne familiale. Le reste, ils n’ont jamais approuvé, ni même ma relation avec Ilea, fille d’une famille pauvre, ni même mes notes qui n’excellaient pas, et encore plein d’autres choses. « Il faut que je te parle, Cesare. » Rha, ce nom. Ce que je pouvais le détester ! Tout le monde me nomme Gianni, mon deuxième prénom, sauf mes parents. « De quoi ? » Je devine à son air que c’est sérieux, alors je fais un effort et lui prête mon entière attention. « Tu ne crois pas que tu devrais te poser un peu ? » Oh, ça, je l’attendais. A chaque fois qu’ils me voient, c’est toujours avec une nouvelle fille, mais quelqu’un de classe, avec une belle réputation ! Mais apparemment, ça ne suffit toujours pas. Depuis le décès d’Ileana, je n’ai jamais pris la peine de rester stable… Enfin, presque. « Elle est plutôt agréable, cette dernière jeune fille que tu as amené avec toi à la dernière soirée. » Si elle savait que je n’en ai rien à faire de cette femme… ! Ce n’était qu’une simple couverture pour qu’ils ne se doutent de rien, encore moins de la relation que je vis en secret avec cette femme extraordinaire, originale et qui me fait oublier tous mes problèmes. Ca ne m’était pas arriver depuis longtemps de me sentir aussi à l’aise avec quelqu’un d’autre qu’Ilea. « Tu la connais depuis tout petit, en plus… Vous vous entendez bien. » Je me redresse soudainement et secoue la tête, fermement. « Je ne me marierai pas, c’est clair ? Occupe-toi plutôt de tes affaires ! » J’ai toujours détesté qu’on se mêle de tout et n’importe quoi et je ne suis pas prêt de lâcher le morceau. Il est hors de question de les écouter une seule seconde. « Et puis merde, j’ai 29 ans ! Depuis quand vous vous permettez de juger ce qui est bon à ma place ?! » Et c’est comme ça à chaque fois que je les croise… Une dispute éclate. Je suis un peu le vilain petit canard. Et je pense que je le serai toujours aux yeux de tous, surtout s’ils venaient à apprendre que la seule personne qui a pu kidnapper mon cœur depuis autant d’années, est une Charleston…

Hello you ! =D Je n'aime pas trop les présentations, mais on va faire un effort. Je m'appelle Sandrine, j'ai 22 ans, allant sur mes 23 ans vers la fin de l'année (on n'y est pas encore, mais j'ai hâte de vieillir d'un an pour ne plus avoir ce chiffre paire que je déteste xD). Je ne suis pas étudiante, pas chomeuse, je ne vis pas dans la rue, vous l'aurez compris je travaille x) Je connais ce forum grâce à Pub RPG Design et j'ai flashé sur le scénario de Ian. Ca fait très très longtemps que je ne l'ai pas joué en plus, ça date d'au mois 6 ans, alors je tente ma chance ! Qui ne tente rien n'a rien, en espérant que ma fiche vous conviendra ;-) PS : Je me suis permise de prendre son second prénom en "principal", puisque j'ai une préférence pour Gianni, mais j'ai tout de même gardé Ces' dans son identité.