Mes parents m'ont donné le nom de Del Fabro et c'est assez drôle parce que j'ai le même que le leur. Pour me différencier, ils m'ont aussi appelé Giovanni. Je suis né(e) il y a vingt-et-un ans à Florence. Aujourd'hui, je vis à Florence. A chaque fois que je remplis des papiers pour l'administration, on me demande mon état civil. J'imagine que je n'ai plus qu'à le donner une nouvelle fois; donc je suis célibataire et on s'en fiche peut-être mais j'ai une préférence pour les hommes, même si je ne l'admets pas. Voilà, vous en savez suffisamment sur moi maintenant. Peace and love mes frères.

Giovanni, c'est un petit garçon qui n'a pas eu beaucoup de chance. Dès sa naissance, il a eu le droit à une sœur exécrable, qui adorait s'amuser avec lui comme on s'amuse avec un objet. Toute sa vie, il a été martyrisé par sa sœur Cora. Il est surdoué, et on l'a très vite découvert. Il a sauté deux classes, faisant la fierté de ses parents. Pour eux, l'avenir de Giovanni était tout tracé: il allait devenir avocat. Au début, cela ne le dérangeait pas, car il ne savait pas exactement ce que c'était. Et puis il a découvert la danse, et son monde a changé. Pour lui, c'était un moyen de s'évader de la pression que lui mettaient ses parents, de tout en fait. Quand ils ont découvert qu'il voulait faire de sa passion de sa vie, tout s'est écroulé. Il avait gâché le rêve de ses parents, mais il voulait le vivre le sien. A cette époque, Cora était déjà partie à Paris, et il ne pouvait pas bénéficier de son aide. Pourtant, il ne comprenait pas, Cora avait eu le droit à faire ce qu'elle voulait, et lui non. Il trouvait ça tellement injuste, et il en voulait beaucoup à ses parents, alors il a fugué. Il est parti à Milan, là où il a pu vivre son rêve, pendant quelques temps. Mais ça n'a pas bien duré. Être artiste, c'est très difficile. Il a donc erré dans les rues, avant de se rendre compte qu'il perdait son temps. Sa carrière était ratée. Il est probablement la plus grande déception de ses parents, il en a conscience. Quand il est revenu à Florence, c'était assez tendu avec eux, alors il est parti vivre sa vie, loin de l'hôtel. Il aime les garçons, même s'il a du mal à l'avouer. Ses parents ne le savent pas, mais ils s'en doutent un peu. Alors ils couchent avec toutes les filles pour se prouver que non, il n'est pas gai, mais il ne pourra pas bien nier longtemps. A présent, il est barman. Il compte sur sa sœur pour améliorer les relations avec les parents. Il passe son temps à s'amuser car il ne sait pas quoi faire d'autre.

« Cora, tu n'as pas vu ma calculatrice ? » « Non. » « MENTEUSE ! Elle est dans ta culotte, je le vois d'ici ! MAMAN !! » « Tais-toi sale monstre ! Arrête de crier ! » Voilà le genre de choses que les parents des deux Del Fabro devaient supporter. Cora était une peste envers lui, et lui était la proie facile. Cependant, il savait qu'elle aimait bien s'amuser avec lui ainsi, car elle était souvent seule. Alors il la comprenait un peu, et se laissait faire. Du moment qu'elle était heureuse. Cora et Giovanni sont des frères et sœurs très proches, ils l'ont toujours été, malgré leurs nombreuses disputes et chamailleries. Quand Cora est partie étudier l'art à Paris, il y a eu un vide dans le cœur de Giovanni, et également dans celui de Cora. Ils se sont tous les deux rendus compte qu'ils étaient complémentaires. Ils n'ont pas gardé contact, car il était parti à Milan. Cora ne savait rien de la situation de son frère. Ils se sont finalement retrouvés dans leurs maisons natales. Elle est la seule à savoir qu'il est gai. Elle veut l'aider, ça c'est certain. Elle n'aime pas comment il se comporte avec les femmes, mais en même temps, c'est compréhensible. Il est secrètement jaloux d'elle, car elle a pu faire ce qu'il voulait, alors parfois, il ne se montre pas très aimable avec elle. Elle veut aussi l'aider à améliorer les relations avec leurs parents, même si ça se montre assez compliqué. Giovanni ne sait pas que Cora est strip-teaseuse, et quand il le saura, il risque d'être déçu. Elle a toujours été son exemple. Cora et Giovanni s'aiment beaucoup, bien qu'ils continuent à se disputer.